Transition agricole

Les exploitations agricoles devenues trop grosses ne peuvent plus être rachetées par des individuels. Elles sont reprises par des sociétés financières qui les transforment en entreprises capitalistiques avec des actionnaires, des managers et des salariés.

Le modèle MicroFerme compense cette évolution.

La première transformation agricole commença après la dernière guerre et se termine maintenant :

Ce fut une augmentation de la production alimentaire en transformant l’agriculture de terroir par le remembrement des terres, par les intrants chimiques de synthèse, par la mécanisation. Cela a permis d’avoir des produits alimentaires pas chers au détriment de la nature et des paysans devenus des exploitants agricoles. Ceux-ci sont restés avec des revenus scandaleusement bas compte tenu de la pénibilité, des heures de travail, des maladies professionnelles dues aux produits chimiques.
Le statut exploitant agricole individuel a permis d’exploiter les agriculteurs avec des horaires supérieurs au maximum légal autorisé pour les salariés, avec des revenus inférieurs au minimum légal autorisé pour les salariés. Pendant que la France protégeait de plus en plus ses salariés, elle a sacrifié ses paysans avec la complicité de leur syndicat agricole et des intermédiaires.
Résultats :

  • De moins en moins de français veulent faire ce métier et les exploitants agricoles ne sont pas remplacés.
  • Les exploitations agricoles devenues trop grosses ne peuvent plus être rachetées par des individuels. Elles sont reprises par des sociétés financières qui les transforment en entreprises capitalistiques avec des actionnaires, des managers et des salariés.
  • Afin de continuer à ” faire du pas cher “, la France importe de plus en plus sa nourriture de l’étranger ; la France se nourrit à 50 % par des d’importations alimentaires. N’est ce pas totalement aberrant pour un grand pays agricole ? N’est ce pas dangereux pour notre souveraineté alimentaire ?

La deuxième transformation agricole se fait sous nos yeux :

  • Certes la majeure partie de l’agriculture sera bio car il n’est plus possible de détruire la nature. Cependant notre production agricole se fera sur de gigantesques fermes industrielles qui fourniront une matière première de base, à des usines hors sol qui fabriqueront des aliments variés à bas prix.
  • Parallèlement des microfermes indépendantes sont mises en œuvre par des femmes et hommes non issus du monde agricole. Ils recherchent avant tout une vie avec du sens qu’ils ne trouvent plus dans le monde du salariat. Ils recherchent également de l’autonomie et une qualité de vie. Ils produiront des légumes de très haute qualité, consommés localement par des consommateurs prêts à payer le juste prix pour une nourriture saine afin de garder une bonne santé. Nourrir leur communauté, vivre en accord avec leurs valeurs, se reconnecter à la nature, laisser une empreinte positive sont leurs motivations.

Néanmoins ces nouveaux exploitants agricoles ne sont pas seulement producteurs agricoles, ils développent des activités de loisirs (gîte à la ferme, visites guidées, stages divers, cours de permaculture, etc.) pour 3 raisons :

  1. Bien que leurs clients paient plus cher, ceux-ci ne sont pas encore prêts à payer en alimentation un prix qui permette au maraicher de vivre dignement avec un horaire de 35 heures, avec des week-ends, avec des vacances, des retraites correctes… bref comme les salariés. Ces nouveaux fermiers développent donc d’autres activités plus rémunératrices.
  2. La grande majorité de la population vit en ville, coupée de la nature et de plus en plus de citadins ont besoin de se ressourcer dans la nature. Pour certains, se promener dans des parcs, des réserves naturelles protégées suffit ; pour d’autres, vivre quelques jours à la campagne : voir des légumes pousser tout en s’amusant avec des activités de stages et/ou de loisirs est plus intéressant.
  3. Ces nouveaux paysans, urbains devenus ruraux, sont habitués aux activités culturelles et aux relations sociales de la ville. Internet leur amène la culture et ils développent des moments chaleureux avec les citadins qu’ils accueillent pour quelques jours.
Des initiatives, hors du cadre d’exploitants agricoles conventionnel des lycées agricoles et CFPPA ( Centre Formation Professionnel Promotion Agricole ), accompagnent cette deuxième transformation agricole :
  • La formation professionnelle microferme prépare aux métiers de microferme agriculturelle
  • Le réseau ” Les microfermiers ” de B. A. Wettling soutient en aval ces rurbains qui développent des microfermes maraichères.
Rédacteur

Jean-Yves FROMONOT

×
×

Panier